Sylvain Cachard de retour à Sierre-Zinal
4ème l’année dernière à Sierre-Zinal, meilleur performeur français sur cette mythique épreuve suisse, Sylvain Cachard est de retour sur la 5ème manche de la Golden Trail Series après un début d’année entaché d’une blessure. Sera-t-il capable de se battre pour la victoire cette année ? Nous lui avons posé la question.
Objectifs et préparation
Sylvain, à quelques jours de Sierre-Zinal, comment te sens-tu ?
Sylvain Cachard : Je me sens bien ! Depuis trois ou quatre semaines j’arrive à faire ce que je veux à l’entraînement. Donc c’est déjà une bonne chose. Après, il restera à être prêt mentalement sur la fin. Mais ça, je sais que ça va monter avec l’affûtage et quand je vais monter en forme la semaine prochaine.
Après avoir fini 4ème l’année dernière, quel est ton objectif cette année ?
SC : Franchement, sur des courses de ce format, qui sont longues pour moi, il peut se passer plein de choses, y avoir plein de rebondissements. Du coup, mes objectifs sont plutôt personnels, sur le chrono, plutôt qu’un classement. J’ai avant tout envie de faire une course pleine. L’année dernière je n’étais pas satisfait de ma montée, j’avais vraiment des sensations pourries, je ne me sentais pas bien. Ça s’est vu sur le chrono à Chandolin après la bosse.
Donc cette année, j’espère faire mieux sur cette partie-là et conserver une consistance sur toute la course. J’ai fait ce qu’il fallait à l’entraînement pour être moins bridé. Je sais que je suis bon ensuite sur le faux-plat donc j’espère ne pas être trop loin après la montée pour pouvoir m’amuser avec les gars de devant ensuite.
Préparation et niveau de la compétition
Est-ce que dans ta préparation il y a une séance particulière qui t’a marqué ?
SC : Non, pas vraiment. Je ne suis pas vraiment un gars qui charge à l’entraînement. Je pense que la course de la Montée du Nid d’Aigle était une belle séance il y a quelques jours. C’était quand même 1h50 d’effort et je suis très satisfait des sensations que j’ai eues, même si je me suis senti un peu limite sur la durée. Mais c’est normal à ce moment de la préparation. De manière générale, je ne suis pas quelqu’un qui va faire des grosses séances du style « KV + 10 km » pour faire des clics sur les réseaux. Moi, les clics, je préfère les faire le jour de la course ! J’ai besoin du piment des compétitions pour aller chercher quelque chose de bien.
As-tu suivi la Golden Trail Series cette année ? Tu penses quoi du niveau ?
SC : Je pense que depuis deux ou trois ans c’est la référence dans le milieu du trail. Il y a quasiment tous les athlètes de référence et moi ça me motive énormément à l’entraînement. Le niveau est souvent très proche de celui de la course parfaite, tout le monde est là et c’est ça que je recherche. J’aurais adoré faire le Marathon du Mont-Blanc pour cette raison. C’est ça qui me pousse à m’aligner sur les courses. Je pense aussi que c’est une belle vitrine pour notre sport.
Concurrents et pronostics
Qui t’impressionne le plus depuis le début de la saison ?
SC : Je ne suis pas quelqu’un qui est impressionné. Mais voilà, je pense que Rémi (Bonnet) est encore vraiment costaud cette année. En tant qu’athlète on se rend compte du travail qu’il y a derrière pour être à ce niveau, pour être toujours présent depuis toutes ces années. J’aime voir la passion qu’il a pour la discipline, son talent aussi. Il y a Patrick (Kipngeno) qui est aussi très costaud cette année. Philemon (Kiriago), je l’ai affronté il y a dix jours et je l’ai trouvé un cran en-dessous mais j’aime aussi voir ces mecs qui ont été au top et qui continuent à se donner à 100 %, même si ça ne va pas. En tout cas, j’ai hâte de les affronter, je suis comme un gamin là.
Si tu te regardes dans le miroir, en toute honnêteté, est-ce que tu penses que tu as une chance de gagner la course ?
SC : Non, je ne pense pas. C’est compliqué de répondre à ça… Il y a des courses où je peux me le dire, mais là je pense que ce n’est pas possible. Mon gabarit m’handicape beaucoup, je fais 1m91, 72 kg, il faut réussir à monter tout ça en haut. Après, je rattrape mon retard sur la partie roulante, j’ai prouvé l’année dernière que j’étais l’un des meilleurs, mais je ne pense pas que ça suffira pour gagner. C’est un rêve évidemment, mais je prends cette course plus comme un contre-la-montre que comme une course au classement. Malgré tout, je vais donner mon maximum et ça sourira peut-être un jour.
Si ce n’est pas toi, qui va gagner selon toi ?
SC : C’est compliqué à dire. Moi j’aimerais juste que Rémi (Bonnet) remporte la course, il le mérite. Ça a été dur de le voir comme ça l’année dernière, j’étais triste pour lui quand je l’ai rattrapé. (Rémi Bonnet était souffrant et n’a pas pu se battre avec les meilleurs, NDLR.) Il n’a pas eu de chance et je sais ce qu’il vaut. Patrick n’a jamais gagné non plus et il le mérite aussi, mais voilà, moi, j’aimerais bien que ça soit Rémi !