La question du choix entre durée et distance
Une sortie de 1 heure ou une boucle de 10 kilomètres ? Entre durée et distance, que choisir ? Une problématique que se posent de nombreux coureurs lorsqu’il s’agit de structurer leur plan d’entraînement. La réponse dépend… de vous.
Chronomètre ou kilomètres : une histoire d’objectif
Certaines études ont montré que le cerveau percevait différemment la distance et la durée. Imaginez par exemple que vous êtes au 9 kilomètre de votre boucle de 10K. Vous commencez à piocher, mais votre cerveau analyse la distance qu’il reste à parcourir jusqu’à la fin. Résultat : l’arrivée est en vue et malgré la fatigue, vous êtes capable d’accélérer dans les derniers mètres. Cela s’appelle le retour visuel.
Inversement, lorsque vous courez en fonction d’un temps donné, attendant simplement que votre alarme sonne la fin de séance (sauf à garder les yeux rivés sur le chrono), vous n’avez pas de retour visuel de votre objectif. Vous ne sprinterez sans doute pas sur la fin, mais serez amené à choisir le bon rythme de course pour pouvoir tenir sur la durée.
Conclusion : nous pouvons courir plus vite lorsque nous visualisons la distance à parcourir, mais nous sommes capables de soutenir un effort plus long et régulier en se basant sur une durée. Vous l’aurez compris, les deux approches ont leurs avantages. Tout dépend de votre objectif.
Courir au chronomètre pour apprendre à soutenir l’effort
Courir en fonction du temps est la meilleure approche pour les débutants. Être capable de courir sans s’arrêter pendant 15 minutes, puis 30, puis 45, permet d’apprendre à soutenir l’effort et noter sa progression. De plus, les débutants ne sont pas forcément capables d’estimer avec une certaine précision la distance qu’ils peuvent parcourir. Faire des séances d’entraînement au temps a donc un côté rassurant, en écartant le stress de ne pas savoir quand la séance va se terminer lorsqu’il s’agit d’un kilométrage à atteindre. Il est également plus simple de programmer des séances en minutes qu’en kilomètres dans les plans d’entraînement.
Dernier point à prendre en compte : la motivation. Ainsi, un coureur lent préférera l’entraînement en minutes, plus valorisant. Mieux vaut se dire qu’on a fait une sortie de 1 heure qu’une sortie de 6 kilomètres. Mieux encore : optez pour une séance de fartlek d’une heure en milieu accidenté pour travailler différentes allures selon le relief. Ce type d’entraînement sera toujours bénéfique et vous évitera de courir les yeux fixés sur le chrono.
Courir en fonction des kilomètres pour trouver le bon rythme et préparer une épreuve
Courir selon la distance est fréquent en course nature pour les coureurs avertis. En effet, hors piste d’athlétisme, il est fréquent d’effectuer des boucles, avec retour au point de départ. Ce n’est donc pas le chrono qui va décider de la distance de votre séance, mais la distance qui va déterminer la durée de celle-ci. Au moment de partir faire votre séance, à vous de choisir le parcours que vous vous estimez capable de faire ce jour-là, en fonction de votre état de forme, de votre envie ou de votre plan d’entraînement.
L’un des avantages de l’entraînement selon la distance est que cela peut vous aider à travailler sur le rythme de course et à en identifier et assimiler les ressentis. Vous allez en effet être obligé à vous concentrer sur vos allures de course pour atteindre un objectif de kilomètres connu. Enfin, connaître le temps approximatif que l’on met à parcourir un kilomètre sur sentier plat, un kilomètre en montée moyenne ou forte, et un kilomètre en descente roulante ou technique, peut vous aider à prévoir vos performances en course et votre capacité à être finisher d’une épreuve selon son kilométrage et son dénivelé. Ou de planifier vos ravitaillements sur des épreuves plus longues, en fonction des profils des parcours.