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Confessions : Emelie Forsberg, compagne de Kilian Jornet, parle de sa 3ème grossesse, de son corps et de perfomance

Grossesse, corps et performance : les confessions d’Emelie Forsberg, compagne de Kilian Jornet

Un regard intime sur Emelie Forsberg, ambassadrice de NNormal

C’est vers la fin du mois de mars qu’Emelie Forsberg, ambassadrice de la marque NNormal, va donner naissance au 3ème enfant qu’elle a avec Kilian Jornet. Elle raconte ici cette troisième grossesse, si différente des 2 premières, et les enseignements qu’elle continue à en retirer sur son corps, ses projets et sa relation avec la notion de performance. Ce regard intime et passionnant a été publié sur le site de la marque NNormal sous le titre « Un changement de rythme ». Nous vous le partageons ici.

Emelie Forsberg en quelques mots

Emelie Forsberg est une athlète suédoise qui a remporté certaines des courses de trail et de ski-alpinisme les plus difficiles et les plus prestigieuses au monde. Elle est considérée comme l’une des meilleures athlètes dans sa spécialité.

Emelie a grandi au milieu des montagnes. Adolescente, elle s’est adonnée au ski de randonnée, au kayak en eau vive et à l’escalade, et c’est ce même amour de la nature qui l’a poussée à étudier la biologie à l’université. Elle est partie s’installer en Norvège et a commencé à faire de la compétition en 2012. Elle a été championne du monde de skyrunning et d’ultramarathon, fait partie de l’équipe nationale suédoise de ski-alpinisme et a établi des records de vitesse sur des montagnes du monde entier. Mais au-delà de toutes ces performances, c’est son énergie débordante et son caractère affable et attachant qui ont laissé une marque unique dans le monde du ski-alpinisme et du skyrunning.

Emelie est une adepte de l’alimentation saine et du yoga. Aux côtés de ses amies traileuses Ida Nilsson et Mimmi Kotka, elle a créé sa propre marque de nutrition sportive bio : Moonvalley. Elle a écrit son premier livre, Sky Runner, en 2018, qui a été traduit en cinq langues.

Une grossesse différente pour Emelie Forsberg

Emelie Forsberg : C’est vrai, chaque grossesse a été unique. Lors de ma première grossesse, mon corps a bien réagi et j’ai rapidement retrouvé mon niveau de performance antérieur. J’avais d’ailleurs été surprise de voir à quel point il était naturel de reprendre l’entraînement. Mais après la deuxième, la récupération m’avait demandé beaucoup plus d’efforts. Pour cette fois, je suis donc consciente que je dois travailler un peu plus sur la force et l’entraînement du tronc. Et à cela il faut rajouter une fatigue beaucoup plus importante entre les semaines 8 et 15, que je m’explique par le fait que mon corps était moins en forme qu’avant ma première grossesse, notamment.

Une approche différente pour chaque grossesse

Emelie Forsberg : À côté de l’entraînement ciblé du tronc, j’ai réduit mes obligations professionnelles pour permettre une meilleure récupération. Bien sûr, concilier cela avec deux enfants en bas âge est un défi en soi, mais cela m’a appris à donner la priorité à la récupération et à écouter mon corps d’une nouvelle manière. Physiquement, j’ai également appris à accepter un rythme plus lent. Lors de ma première grossesse, j’avais l’impression que je devais revenir en force et le plus vite possible, mais je reconnais maintenant que prendre le temps de récupérer est une partie essentielle du processus.

Impact mental et nutritionnel de la grossesse pour Emelie Forsberg

Emelie Forsberg : J’essaie de me concentrer sur ce qui est le plus important: être présente pour ma famille. Il est facile de se laisser happer par les programmes d’entraînement ou les attentes des autres, mais je me rappelle sans cesse que mon parcours m’appartient. Et tout cela sans oublier le caractère unique de chaque grossesse.

Changements alimentaires pendant la grossesse

Emelie Forsberg : Oui. Je suis végétarienne et je savais dès le départ que je devrais peut-être compenser avec de la vitamine B12. Mais au cours de ma seconde grossesse, mes valeurs ont tellement chuté que mon médecin m’a suggéré de commencer à manger du poisson et beaucoup plus de produits laitiers comme le yaourt. J’ai donc introduit le kéfir dans mon alimentation, ce qui m’a beaucoup aidée. Aujourd’hui, je dois juste m’assurer que je consomme suffisamment de protéines au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner. Je peux aussi ajouter de la poudre de protéines à un smoothie et veiller un peu plus à consommer suffisamment d’acides aminés.

Concilier parentalité et athlétisme professionnel

Emelie Forsberg : Il faut toujours avoir une vision plus large et s’efforcer de suivre le programme, tout en étant prête à s’adapter : en tant qu’athlète, j’ai besoin de suivre un plan structuré, mais en tant que parent, l’improvisation est souvent nécessaire. J’ai appris à accepter les changements de plans et à ne pas être trop obsédée lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Par exemple, certains jours, quand j’ai planifié une longue séance d’entraînement, mais que les enfants ont besoin de moi ou si je ne me sens pas au mieux de ma forme, je me contenterai d’une simple promenade ou d’une séance d’entraînement légère.

Flexibilité et résilience chez Emelie Forsberg

Emelie Forsberg : Au fil du temps, j’ai découvert que cette flexibilité renforçait en fait ma résilience et ma capacité d’adaptation, à la fois en tant qu’athlète et en tant que parent. Le fait d’être parent t’apprend la patience, et cela se répercute sur mon entraînement : aujourd’hui, ce n’est pas grave si un plan ne se déroule pas parfaitement. Je pense que c’est l’une des leçons les plus précieuses que j’ai apprises en tant que mère et athlète. Certains jours, je me sens épuisée et je sais que je ne pourrai pas me consacrer à 100 % à mon entraînement. Ce n’est pas grave. J’essaie alors de célébrer les petites victoires, comme le fait de pouvoir sortir avec les enfants ou de faire une petite course, et ce changement d’état d’esprit a fait une énorme différence dans mon bien-être.

Reprogrammer le cerveau après des années d’entraînement au plus haut niveau

Emelie Forsberg : J’ai été et je serai toujours très prudente dans mes reprises, car presque toutes les coureuses professionnelles que je connais se sont blessées après leur grossesse. C’est assez courant, parce que les hormones chutent et que les œstrogènes modifient l’épaisseur des os. Et je ne veux pas me blesser: je veux juste continuer à courir et à m’entraîner, et ressentir la joie d’être dehors, en compétition ou non.

Partager ses expériences pour inspirer les autres

Emelie Forsberg : C’est une chose à laquelle je pense. Je ne connais pas beaucoup d’athlètes de haut niveau qui ont trois enfants (sourire), alors cette aventure me semble à la fois excitante et inédite. Il reste à savoir si je peux continuer à concourir à un haut niveau, mais je m’engage à partager mes expériences ouvertement. Je pense qu’il est important de remettre en question la perception de ce qui est possible pour les athlètes qui sont aussi des parents, en particulier des mères. Si mon histoire peut inspirer d’autres personnes à poursuivre leurs rêves professionnels et personnels, ce serait incroyablement gratifiant.

Conclusion

Emelie Forsberg : À 20 ans, je n’imaginais pas devenir une athlète professionnelle. J’ai choisi la biologie et le développement durable parce que c’était ma passion, et je crois que ces choix m’ont façonnée. Si je pouvais revenir en arrière, je me dirais surtout de ne pas stresser à propos de l’avenir et de saisir chaque opportunité avec confiance. La vie a le don de nous surprendre et il est important de rester ouverte à toutes les possibilités. J’avais peur d’échouer ou de faire des erreurs, mais je constate aujourd’hui que c’est dans ces moments d’échec que l’on grandit le plus. L’échec n’est pas une fin en soi.

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