Le récit de l’exploit de Katie Schide à l’UTMB 2024
À 32 ans, Katie Schide a signé en août dernier une partition quasi parfaite pour remporter son deuxième UTMB et établir une nouvelle marque de référence, reléguant le record de Courtney Dauwalter aux oubliettes. Pourtant, entre l’abandon de Germain Grangier, son compagnon à la ville, et ses douleurs en fin de parcours, tout n’a pas été simple. Genèse d’un authentique exploit avec l’intéressée.
Objectif atteint : battre le record de Courtney Dauwalter
Katie Schide : Mon objectif n’était pas de battre le record, mais de faire la meilleure course possible et surtout de voir comment j’avais évolué en deux ans, depuis la dernière fois que j’ai gagné à Chamonix. Par le passé, j’avais fait une préparation plus spécifique pour l’UTMB, alors que cette année, je m’étais plutôt préparée pour la Western States. J’ai passé deux mois et demi aux États-Unis, et quand je suis rentrée, j’ai pris trois semaines de repos. Avec cette course, j’ai pu voir qu’il y avait encore des choses que je pouvais améliorer.
Entraînement et abandon de Germain
Katie Schide : Non, parce que nous ne nous entraînons pas aux mêmes intensités. Il est important que chacun puisse s’entraîner à son propre rythme. Il nous arrive de faire quelques sorties cool ensemble, mais c’est tout. Et on skie ensemble l’hiver, aussi, surtout pour des aspects sécurité d’ailleurs. Mais on vit ensemble, on passe beaucoup de temps ensemble, c’est déjà bien !
Les défis surmontés en fin de course
Katie Schide : J’avais juste déjà couru 150 kilomètres ! Non, j’ai eu des crampes d’estomac et des difficultés à respirer profondément, donc ça a été difficile de finir.
Le sentiment après l’abandon de Germain
Katie Schide : Ça a été évidemment difficile d’apprendre qu’il avait abandonné, surtout que je n’avais pas beaucoup d’informations. J’ai donc d’abord cherché à savoir s’il était OK, s’il n’y avait pas quelque chose de grave. Mais c’était des douleurs musculaires et aux tendons, trop de kilomètres, je savais qu’il n’avait pas pu finir sa préparation comme il voulait. Mes sentiments étaient mitigés, je me sentais bien sûr triste mais je ne pouvais rien y faire, et d’un autre côté j’avais envie de faire quelque chose de plus grand. Mais il fallait surtout que j’essaie de rester dans ma course et que je continue d’avancer.
La polyvalence de Katie Schide
Katie Schide : Ce n’est pas une question de courte ou longue distance, notre sport est un sport de niche, alors j’aime explorer chaque partie de la niche. J’aime m’aligner sur différents formats pour voir où je suis capable de performer, quelle est ma valeur sur ces distances. Après, même si j’ai la chance d’avoir des aptitudes, si je me fixe un objectif, je m’entraîne spécifiquement pour.
Les ambitions de Katie Schide face à Courtney Dauwalter
Katie Schide : À chaque fois que nous avons couru ensemble, nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, alors forcément, j’aimerais courir une nouvelle fois avec elle. Je pense que ça me motiverait pour réaliser une grande performance. Mais je ne sais pas quand cela aura lieu, parce que je ne suis pas du genre à écrire aux gens pour savoir où ils vont courir. Je pense qu’avant de savoir contre qui on va courir, il est important d’être motivée soi-même.
Le choix de l’équipement lors de l’UTMB
Katie Schide : En fait, c’est la même configuration de semelle, mais le dessus du modèle 2023 maintient mieux mon pied que le modèle 2024. Y’en a qui préfèrent le nouveau modèle, avec le dessus bleu, moi je préfère l’ancien, les orange. Je cours avec depuis deux ans, j’y suis habituée.